jean pierre gaudin plasticien art visuel
Jean Pierre Gaudin
J’aime partir dans la ville à l’aventure. Se perdre, rêver, mais aussi regarder intensément.
Je pars et je me confronte au hasard. C’est une démarche artistique, l’élaboration d’un langage de formes, mais aussi une aventure à une époque où l'on ne tolère plus l’inattendu, l’incertain, ou le précaire. Surprenant pour un chercheur, lui qui doit être épris de rigueur, de belle méthode et de rationalité ?
Louis Aragon, jeune poète entre Dada et Surréalisme, traduisait dans son livre Le Paysan de Paris, ce balancement entre les deux formes de connaissance : «On m’a communiqué cet esprit d’analyse. Et il me faut un effort douloureux pour m’arracher à cette coutume mentale, pour penser simplement suivant ce que je vois et ce que je touche. Cependant, la connaissance qui vient de la raison peut-elle un instant s’opposer à la connaissance sensible ? ».
Dans mon parcours, je tresse ensemble ces curiosités et ces manières diverses. Car « ce sont les contraires mêlés, écrit encore Aragon, qui peuplent notre vie, qui lui donnent la saveur et l’enivrement ».
FACETTES
QUELQUES PROPOSITIONS
Tout en travaillant sa plastique, partir du statut social du carton ondulé. L’art visuel comme art d’intervention? Comprendre avant tout la présence du carton ; et travailler sa matière, sa couleur et ses épaisseurs souvent surprenantes.
Explorer plus largement la nature de tous les matériaux pauvres. Des ondulations obsédantes, des rythmes réguliers à révéler, et même à révérer. Une structure interne à découvrir quand on fend la matière en profondeur.
Et que ce soient collages, peintures, dessins, formes en 3D, ou arrachages de ces matières, se donner des contraintes de composition (des couleurs fixes ou des formes répétées, des grilles ou des trames).
Mais toujours, je laisse place aussi à l’incertain des agencements bricolés, des déchirures aléatoires, et des combinaisons poétiques.